broderies

de fil et de photo

Marion Dubier Clark constitue depuis plusieurs années un fonds iconographique débarrassé des distinctions habituelles entre la photographie vernaculaire d’un Walker Evans et la science des formes caractérisant la nouvelle objectivité des Becher.

La multiplicité de paysages rencontrés, de scènes quotidiennes ou capturant sur le vif d’insolites fortunes, d’incomparables portraits et de déconcertants décors, trouve sous l’objectif instantané de Marion Dubier Clark une délicatesse et une attention qui les rend uniques.

Car l’artiste manie les contrastes avec virtuosité : explosantes et fixes, pour paraphraser Cartier-Bresson, ses images articulent le temps immédiat, fugitif, et celui, immémorial et patient, de la traversée.
Dans ses séries récentes, ce rapprochement trouve une déclinaison originale : les photos se pare de broderie. Après le déclic de la mécanique file la lente course des aiguilles de l’horloge rythmant le passage du fil, d’un trou à l’autre, à la surface de l’image.
La photographie y gagne en relief : elle s’embosse d’étoiles argentées, darde fièrement ses rayons colorés, souligne avec éclat l’élégance d’un animal ou d’une ramure. L’image prend corps.
La broderie sur photographie trouve avec Dubier Clark une puissance formelle qui dépasse le cliché habituel du portrait anonyme lardé de couleurs gratuites : c’est l’architecture de l’image que sa texture rend visible.

De fil et de photo, Marion Dubier Clark fait ici œuvre de peinture, au sens le plus classique du terme, et nous invite à suivre son fil d’Ariane au gré des lignes de fuite et des méandres de l’histoire de l’art.

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